Questions du monde
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Comment sortir du genre?

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Comment sortir du genre? Empty Comment sortir du genre?

Message par alterka 25/5/2012, 20:36

J'ai pioché cet article sur rebellyon.info:

Car il y a trop de silence autour de l’hégé­mo­nie des médias



Car il y a trop de silence autour de la pro­pa­gande patriar­cale média­ti­que

J’ai décidé d’écrire ce texte dans l’inten­tion de par­ta­ger une part de mon vécu et pour essayer de briser un peu cette soli­tude qui entoure ceux et celles vic­ti­mes d’hyper­sexua­li­sa­tion. Peut-être aussi pour essayer d’aider les jeunes a com­pren­dre qu’ils sont en fait bom­bar­dés d’images d’une per­fec­tion sub­jec­tive impos­si­ble à attein­dre... Ce texte est né de mes expé­rien­ces per­son­nel­les ; ainsi c’est donc une vision par­ti­cu­liè­re­ment indi­vi­duelle que j’exprime ici. Je crois qu’en par­ta­geant nos expé­rien­ces et en fai­sant l’examen du dis­cours public/ média­ti­que, nous créons un espace pour bâtir un avenir meilleur.

J’aime­rais d’abord raconter un peu de mon passé ; j’ai été très affec­tée par la sexua­li­sa­tion pré­coce, atteinte par toutes ces publi­ci­tés et tous ces mes­sa­ges subli­mi­naux de confor­misme. Dès mon enfance, de par le simple fait de cons­ta­ter et de vivre dans cette société déca­dente. J’ai été écervelée. Comme plu­sieurs, j’ai écouté la télé­vi­sion pen­dant 4 h en moyenne à tous les jours, après le tra­vail et avant le som­meil ; la télé­vi­sion est la troi­sième acti­vité prin­ci­pale des occi­den­ta­les et occi­den­taux. En somme, dès nos pre­miè­res années, nous sommes noyéEs dans un monde d’objets et de ten­ta­tions maté­riel­les qui nous feront d’autant mieux accep­ter la société actuelle abru­tis­sante de sur­consom­ma­tion et de patriar­cat.

C’est dou­lou­reux pour moi main­te­nant de me rap­pe­ler cette époque où, tel­le­ment jeune, je rêvais de me fondre dans la masse. Déjà au pri­maire, je vou­lais avoir plus d’argent, je vou­lais que mes parents fas­sent plus d’argent, qu’ils aient un métier plus pres­ti­gieux, je vou­lais la même natio­na­lité que mes amis, la même reli­gion que mes amis, je vou­lais un prénom dif­fé­rent, je vou­lais être la plus belle...

J’ai appris à mépri­ser l’indi­vi­dua­lité.

Adolescente, j’ai démé­nagé dans un quar­tier défa­vo­risé du Sud-Ouest de Montréal. J’ai décou­vert un monde où la vio­lence et le sexe régnaient, par­tiel­le­ment par la faute des médias. Musique et vidéo­clips de musi­que prô­nant l’argent, la sur­consom­ma­tion, la miso­gy­nie et le patriar­cat nous ont beau­coup influen­cés, mon entou­rage et moi. La publi­cité est répé­ti­tive et abru­tis­sante, elle nous impose un mode de vie. Et je ne m’en ren­dait pas compte, j’aimais cette musi­que dégra­dante, mes vête­ments dégra­dants et mes opi­nions tou­jours en accord avec le dis­cours public / média­ti­que...

J’ai voulu appar­te­nir a la « haute sphère » d’abru­tis qui s’arro­geaient ce quar­tier. Ce ne fut pas très com­pli­qué puis­que, selon la plu­part des normes tra­di­tion­nel­les de beauté ; je suis belle. Et qui est belle, est popu­laire. J’ai appris que je pou­vais tout avoir sur le plan maté­riel, sim­ple­ment car j’étais belle. Cela m’a trou­blé et m’a incité a me ques­tion­ner..

J’en ai perdu mon âme, mais peut-être est-ce un pas­sage obligé de l’ado­les­cence ?

J’étais rendue au summum de la stu­pi­dité ; j’étais une wan­na­bee natio­na­liste-chré­tienne-facho-maté­ria­liste, qui de plus est était inca­pa­ble de dire non au sexe. Et je ne fai­sais que ren­trer dans la norme, comme touTEs mes amiEs.

Je me suis tou­jours sentie en devoir d’offrir mon corps aux hommes. Je ne vou­lais pas déce­voir per­sonne ; dire non était impos­si­ble pour moi. Combien de fois me suis-je sur­prise à me faire embras­ser et tou­cher par quelqu’un que je ne dési­rais même pas.... J’ai pris toutes sortes de photos osées dans toutes sortes de posi­tions, j’ai donné mon corps tel­le­ment de fois quand je ne vou­lais pas vrai­ment, tout ça pour éviter de dire non, pour éviter d’être dif­fé­rente. Je peux faci­le­ment affir­mer que je n’ai appré­cié aucune de mes expé­rien­ces sexuel­les entre 13 et 17, et que je les appré­cies tou­jours très peu à ce jour.

Et je pen­sais que c’était NORMAL. Je pen­sais que le pro­blème rési­dait en moi. Que j’étais fri­gide. Que ce n’était pas grave de ne pas avoir d’orgasme, de ne pas m’épanouir plei­ne­ment. Je pen­sais que le consen­te­ment, c’était pour les nuls. Parler de sexe était tabou. J’ai encore des séquel­les aujourd’hui ; j’ai de la misère à expri­mer mes désirs sexuels et je me sens cou­pa­ble lorsqu’un homme veut me faire plai­sir.

A 17 ans, j’ai ren­contré un ven­deur de drogue beau­coup plus vieux, il m’a demandé en mariage après 3 semai­nes. J’ai dit oui. Je détes­tais tra­vailler, j’ai tou­jours détesté cette société de merde, et pour une belle fille comme moi, quoi de mieux pour une belle vie qu’un homme riche.. Je lui ai fait vivre un enfer, ayant atteint l’apo­théose de mon imbé­ci­lité ; j’étais cruelle, j’étais jalouse, j’étais égoïste. Je ne savais pas encore qu’une rela­tion exi­geait des efforts des deux par­ties. je croyais que tout m’était dû. J’ai exa­géré. Nous sommes encore amis à ce jour, et je lui demande encore sou­vent pardon pour tout.

Nous avons vécu 7 mois de pas­sions et de bon­heur, suivis d’une année et demie de merde. J’ai été dépri­mée long­temps ; je vou­lais mieux pour moi, je me disais que je ne méri­tais pas ça ; j’ai joué à la vic­time pen­dant 1 an. Puis, c’en était trop, quel­que chose en moi a bougé : j’ai sauté, et je suis partie squat­ter le sofa d’étrangers (je n’avait jamais squatté quoi que ce soit avant ce jour-là !).

J’ai com­pris que le chan­ge­ment est une des plus gran­des sour­ces de peur, et que la vic­ti­mi­sa­tion est bien plus facile. Mais que sauter était bien plus beau.

C’est là que tout change, lorsqu’on sort du moule...

J’ai eu la chance d’être héber­gée par une anar­chiste super géniale qui, en se moquant gen­ti­ment mais cons­tam­ment de moi, m’a fait réa­li­ser le confor­misme auquel j’adhé­rais. Tout, tout, tout de moi ( mes goûts musi­caux, mon maquillage, mes vête­ments, mes idées ) n’était pas vrai­ment moi... J’ai com­pris l’abru­tis­se­ment que je subis­sais, mon esprit cri­ti­que s’est réveillé, j’ai com­mencé a chan­ger. J’ai appris à ana­ly­ser, j’ai appris ce que c’était que le fémi­nisme, le patriar­cat, la sur­consom­ma­tion, le capi­ta­lisme, la démo­cra­tie, l’anar­chie...

Mon indi­vi­dua­lité est née..

Mais la, je suis en « crise ». Je com­prends main­te­nant pour­quoi j’étais comme ça

Les médias prô­nent sans se cacher et de manière cou­pa­ble le confor­misme et la sur­consom­ma­tion. La télé­vi­sion est deve­nue un agent d’inté­gra­tion effi­cace à la société de consom­ma­tion dans laquelle la publi­cité a une place cen­trale. Il y a un manque fla­grant d’éducation sexuelle de qua­lité et d’éducation popu­laire sur la ques­tion du régime de pro­priété des médias, du statut social des jour­na­lis­tes, ani­ma­tri­ces et ani­ma­teurs, et du rôle joué par les médias dans la mise en place et dans l’impo­si­tion d’un mode de vie unique et géné­ri­que, d’une seule façon de penser. De plus, les orga­ni­sa­tions réfor­mis­tes (qui pré­ten­dent vou­loir chan­ger le monde) se croient tri­bu­tai­res des médias pour exis­ter et ont donc renoncé à faire leur tra­vail d’« éducation popu­laire »...

En une jour­née nous voyons en moyenne 2500 publi­ci­tés. Les publi­ci­tés sont des formes de pol­lu­tions visuel­les, audi­ti­ves et olfac­ti­ves qui nous sont impo­sées. Les mes­sa­ges publi­ci­tai­res (ou non) que nous per­ce­vons s’ancrent dans notre incons­cient. Vu leur quan­tité, com­ment igno­rer les réflexes pro­gram­més que les publi­ci­tés inci­tent quo­ti­dien­ne­ment dans nos atti­tu­des ?

La publi­cité véhi­cule des sté­réo­ty­pes qui impo­sent un stan­dard nor­ma­lisé de beauté. Les corps devien­nent des objets au ser­vice du culte de la mai­greur, de la viri­lité et de la per­fec­tion. L’obli­ga­tion de cette beauté sub­jec­tive, unique et irréelle est une norme qui peut conduire les femmes à s’infli­ger des vio­len­ces cor­po­rel­les bana­li­sées (la chi­rur­gie, l’épilation, les régi­mes, les talons, ...) et qui peut avoir des consé­quen­ces tra­gi­ques tels que les com­plexes phy­si­ques, la bou­li­mie, l’ano­rexie et le sui­cide.

Les médias véhi­cu­lent des valeurs clai­res assi­gnés à chaque genre ; tel est ainsi le cas des qua­li­tés pré­ten­du­ment fémi­ni­nes que sont la beauté, la dou­ceur, le don de soi qui s’oppo­sent à des valeurs dites mas­cu­li­nes (force, viri­lité, réflé­chi) et qui sont lar­ge­ment mises en avant par la publi­cité. L’image de la femme moderne mise en avant dans les pub étant la femme sexy qui arrive à conci­lier tant le tra­vail domes­ti­que que le tra­vail à l’exté­rieur tout en res­tant « fraî­che » et « belle ».

Pour finir, j’aime­rais faire une petite paren­thèse sur une autre pro­blé­ma­ti­que ; qu’en fait, après une jour­née d’escla­vage (tra­vail/école) et plus de trois heures devant le poste de télé­vi­sion (la moyenne en France par exem­ple), le temps consa­cré à la vie sociale, la nature, l’exer­cice phy­si­que et la vie com­mu­nau­taire ne peut être que mar­gi­nal, sinon inexis­tant. La cri­ti­que de la télé­vi­sion ne peut donc se limi­ter à son contenu, elle se doit de le dépas­ser pour s’inter­ro­ger réel­le­ment sur le média en tant que tel.

Bref, les médias sont à toutes fins pra­ti­ques deve­nus une forme moderne de tota­li­ta­risme, qu’il faut exa­mi­ner et réexa­mi­ner cons­tam­ment ; les médias cons­ti­tuent un miroir de notre société. Les briser ou les condam­ner ne chan­ge­rait guère le visage de notre civi­li­sa­tion. Changeons, et les médias chan­ge­ront...

En ce qui me concerne, je m’en remet len­te­ment mais sûre­ment, me libé­rant d’un dogme stu­pide à la fois...

L’indi­vi­dua­lité est magni­fi­que.

Il est grand temps que nous refu­sions les pres­sions de la société et l’hyper­sexua­li­sa­tion que nous vivons ! À bas le patriar­cat ! À bas l’État !

Comment sortir du genre? Dolcegabbana-08b50

Maintenat il faut faire savoir qu'une canpagne contre les jouets sexistes à démarrer il y a peu, à l'initiative de mix-cite et d'autres collectif contre le sexisme.....

http://www.bing.com/videos/search?q=publisexisme&view=detail&mid=FB36A759148C38571B4AFB36A759148C38571B4A&first=0

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